IV Tuyère

                            IV Tuyère

 

A. Description d’une tuyère

        La tuyère fait partie du moteur de la fusée qui se compose d’une chambre de combustion, d’une tuyère et d’un système d’injection des propergols. Il constitue le groupe propulsif de la fusée.

        La chambre doit être suffisamment solide pour résister à la pression et à la température générées par la combustion. Elle est le lieu de la réaction.

        La fonction de la tuyère est de convertir l’énergie thermique issue de la chambre de combustion en énergie cinétique. Elle convertit ainsi les gaz de faible vitesse et de pression et température élevées en gaz de vitesse très importante mais de basses pression et température.

     La forme générale du contour d’une tuyère appelée profil de veine, présente trois parties essentielles :

- le convergent qui canalise les gaz de combustion du propergol ;

- le col qui, par le choix de ses dimensions, fixe le point de fonctionnement du moteur ;

- le divergent qui augmente la vitesse d’éjection des gaz au cours de leur détente et améliore, de ce fait, leur effet propulsif.

     Comme nous l'avons vu précédemment (cf II B, la poussée ), la poussée d'une fusée caractérise la performance de son moteur. Cette poussée varie en fonction de la pression intérieure du moteur : pour que la poussée soit optimale, il faut que la pression de sortie soit égale à la pression extérieure : cette condition impose donc une forme et une taille particulière de la tuyère.

    Lorsque cette condition est vérifiée, la tuyère est dite adaptée. (1)

    Si la pression de sortie est inférieure à la pression extérieure, la tuyère est trop longue, et le jet décolle de l’intérieur du divergent. Il est sur-détendu. (2)

    Dans le cas opposé, la tuyère est trop courte, le jet éclate en sortie du divergent. Il est sous-détendu. (3)

        Une tuyère est donc prévue pour fonctionner à une certaine altitude. Dans le vide, cette contrainte n’existe pas. La poussée y est toujours optimale.  

 

 

 

        D’autres paramètres conditionnent également la conception et le dimensionnement d’une tuyère, telle que la durée de fonctionnement, la nature du propergol, l’intégration de la tuyère à la chambre de combustion, le contrôle du vecteur poussée (orientation de la poussée), ou encore les performances, le coût, la fiabilité ou la durée de vie.

        L’aire de sortie du divergent est notée As. L’aire au col est notée At. Le rapport des aires est défini par e = As / At.

Vue sur la tuyère de la fusée Ariane.

 

B. Débit d’une tuyère

    Une tuyère, comme tout orifice, laisse passer un débit qui est proportionnel à la surface de passage (ici l’aire au col At) et à la pression qui règne en amont (ici la pression de combustion po).

    Le coefficient de proportionnalité s’appelle le coefficient de débit et se note CD.

q étant le débit massique de la tuyère : q = CD po At . ( q, le débit massique de la tuyère, a déjà été défini comme étant le rapport dm/dt, pour obtenir l'expression F = qVe, cf II, B)

    Le coefficient de débit ayant pour dimension l’inverse d’une vitesse, on utilise plus généralement son inverse, appelé vitesse caractéristique : C* = 1 / CD .

 

C. Coefficient de poussée

    Pour des raisons pratique de calcul de dimensionnement de chargements, il est utile d’introduire un coefficient de propotionnalité entre la poussée d’une part, la pression chambre et l’aire au col d’autre part.

Ainsi, nous pouvons écrire la relation : F = CF p0 At .

D'après le II, B F = qVe

On en déduit :

 

 

D. Calcul sur l’impulsion spécifique

On a établit dans le paragraphe II, C la formule de l’impulsion spécifique Is = F / (g0 q) .

On peut désormais écrire la relation suivante, faisant apparaître une liaison directe entre l’impulsion spécifique et coefficient de débit CD :

Is = CF / (g0 CD) .

En effet, F = qVe et q = CD PO AT F = CF PO AT 
Donc CF PO AT = Ve CD PO AT 
Donc CF = Ve CD

Donc Is = CF / ( gO CD ) (cf II, C)

 

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